Crédit photographique : Ingrid Masson

jeudi 15 septembre 2016

Ile Olive 1/2

Gustave Flaubert fait de l'île Olive le lieu de promenade amoureuse de Frédéric Moreau et Mademoiselle Louise dans L'Education sentimentale : "De grands insectes patinaient sur l'eau tranquille, des touffes de roseaux et des joncs la bordaient inégalement ; toutes sortes de plantes venues là s'épanouissaient en boutons d'or, laissaient pendre des grappes jaunes, dressaient des quenouilles de fleurs amarante, faisaient au hasard des fusées vertes. Dans une anse du rivage, des nymphéas s'étalaient ; et un rang de vieux saules cachant des pièges à loup était, de ce côté de l'île, toute la défense du jardin."

Le 21 juin 1910, Henriette Adélaïde Vanthier veuve du Dr Sébastien Jean Alexandre Olive, ancien maire de Nogent-sur-Seine, lègue "à la ville de Nogent-sur-Seine [sa] propriété de l'île Collet à la condition qu'on l'appellera l'île Olive et qu'elle servira de promenade aux Nogentais. Cette destination ne pourra jamais être changée. L'île ne sera ni louée, ni vendue, aucun débit de boissons, même temporaire, ni cabine de bains. [Elle] lègue en outre à la ville de Nogent-sur-Seine 10 000 francs pour servir à l'entretien et à l'embellissement de l'île. En échange de ces dons, la ville entretiendra les tombes de la famille Olive."

Accessible depuis une étroite passerelle au-dessus des flots ou, à l'autre extrémité, depuis une écluse toujours en fonctionnement, l'île Olive possède une vingtaine d'essences d'arbres, qui lui valent l'appellation d'arboretum.

ILES DE LA SEINE est une exposition proposée au Pavillon de l'Arsenal - Paris4 - sur l'été 2016 qui s'arrête sur certaines des îles de la Seine, de Melun à la mer, existantes ou disparues. Elle dresse leur portrait par fragments, tantôt grandioses, tantôt anecdotiques, en s'attardant sur certains moments choisis de leur histoire. Cette relecture offre un "portrait extraordinaire de l'archipel métropolitain".

dimanche 11 septembre 2016

Ile aux Cygnes

En 1932, l'architecte André Lurçat propose d'exploiter cette étroite langue de terre en y installant son projet Aéroparis, petit aérodrome de centre-ville. Conçue comme un porte-avions, cette plateforme aéroportuaire à deux niveaux doit accueillir sur le pont supérieur une piste d'atterrissage et de décollage et, sur le pont inférieur, desservi par un long couloir, les services d'enregistrement et de retrait des bagages, ainsi que des garages pour aéroplanes. L'utopie d'un aéroport au pied de la tour Eiffel témoigne des ambitions successives d'aménagement de cette île longiligne.

ILES DE LA SEINE est une exposition proposée au Pavillon de l'Arsenal - Paris4 - sur l'été 2016 qui s'arrête sur certaines des îles de la Seine, de Melun à la mer, existantes ou disparues. Elle dresse leur portrait par fragments, tantôt grandioses, tantôt anecdotiques, en s'attardant sur certains moments choisis de leur histoire. Cette relecture offre un "portrait extraordinaire de l'archipel métropolitain".

vendredi 2 septembre 2016

Ile-machine de Marly

Inaugurée par Louis XIV en 1664, la machine de Marly est un dispositif gigantesque posé sur la Seine, entre l'île de la Loge à Bougival et la rive gauche du fleuve. Cette machinerie est sensée alimenter en eau les fontaines du Château de Versailles et de Marly. Quatre machines se succèdent : la première fonctionne 133 ans, elle est remplacée en 1817 par une machine hydraulique provisoire, construite à partir de certains éléments de la première. L'enjeu est alors d'alimenter en eau non seulement le château de Versailles, mais aussi la résidence impériale de Saint-Cloud. Une "pompe à feu" hydraulique et thermique lui succède en 1827, dont le fonctionnement est jugé trop onéreux dix ans plus tard. Aujourd'hui, à hauteur de Bougival, flottent les restes de l'île-machine détruite en 1968. Les vestiges sont ceux du petit bâtiment, dit bâtiment Napoléon III, qui servait à remiser les "aiguilles", lattes de bois posées côte à côte afin de réguler le débit de la Seine.
Exploitant le courant fluvial, quatorze roues à aube en bois de 12m de diamètre actionnent 259 pompes qui refoulent l'eau jusqu'à l'aqueduc de Louveciennes, permettant d'alimenter les bassins et fontaines des châteaux de Versailles et de Marly. Pour construire cette machinerie et acheminer l'eau sur 10 km (avec un dénivelé de 162m), quatre îles sont reliées les unes aux autres par des digues. Mobilisant 1800 ouvriers, le chantier nécessite 100 000 tonnes de bois, 17 000 tonnes de fer, 800 tonnes de plomb et autant de fonte.

ILES DE LA SEINE est une exposition proposée au Pavillon de l'Arsenal - Paris4 - sur l'été 2016 qui s'arrête sur certaines des îles de la Seine, de Melun à la mer, existantes ou disparues. Elle dresse leur portrait par fragments, tantôt grandioses, tantôt anecdotiques, en s'attardant sur certains moments choisis de leur histoire. Cette relecture offre un "portrait extraordinaire de l'archipel métropolitain".